Loi SRU : inquiétudes croissantes des Acteurs du Logement social

Le Mouvement SOLIHA comme l’ensemble des acteurs du logement social sont inquiets après l’annonce du premier ministre d’intégrer en partie du logement intermédiaire dans les 25 % de logements sociaux de la loi SRU. Ce serait un coup fatal porté aux objectifs de la loi SRU.

La récente volonté du Premier ministre, Gabriel Attal, d'amender la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), régissant la construction de logements sociaux, suscite des inquiétudes majeures parmi les acteurs du logement social. La Fondation Abbé Pierre, dans son rapport annuel publié le 1er février, souligne une "aggravation alarmante de la crise du logement", avec 4,2 millions de personnes mal logées.

Frédérique Kaba, directrice des Missions Sociales à la Fondation Abbé Pierre, rejette fermement les modifications envisagées de la loi SRU. L'Union sociale pour l'habitat (USH), représentant les bailleurs sociaux, est également critique, estimant que cela renforcerait les ségrégations territoriales et fragiliserait le respect de la loi SRU.

Le débat tourne autour de l'intégration des logements intermédiaires dans le calcul du quota SRU, une proposition perçue comme ne résolvant pas les retards dans la construction de logements sociaux. La Fondation Abbé Pierre rappelle que la loi SRU, initiée par l'Abbé Pierre, vise à répondre collectivement à la demande sociale en logements sociaux. Les acteurs du logement social expriment leurs inquiétudes quant à une potentielle mise à l'écart des plus précaires au profit de la classe moyenne.

L'opposition de quinze maires de grandes villes, dont Paris, Lille, et Lyon, s'est manifestée dans une lettre adressée au Premier ministre, exprimant une "très forte inquiétude". L'enjeu de la mixité sociale, instaurée par la loi SRU en 2000, demeure au cœur des préoccupations, alors que la crise du logement continue de s'aggraver.